Visite du musée « Autrefois, mon village » à la Salle les Alpes

Voici un petit musée très sympa à visiter a quelques minutes à peine des pistes de ski situé à la Salle les Alpes dans les Hautes Alpes (05). Si vous traversez la vallée de Serre Chevalier faites un détour pour ce musée pittoresque appelé « Autrefois, mon village« . Il contient une multitude d’objets anciens qui vont vous faire vivre la vie du village de l’époque (outils, meubles, costumes, photographies..). Installé dans l’ancienne chapelle Sainte-Luce, ce petit musée a été créé à l’initiative des habitants de la commune en 1997.

Musée Autrefois, mon village à la Salle les Alpes

L’accueil est chaleureux et tout de suite on remonte le temps. les objets sont mis en valeur qui ont chacun une histoire à raconter. Des étiquettes sont placées sur le mur pour désigner chaque objet et des fois sa fonction. Un personne qui s’occupe de la visite guidée vous dévoilera les secrets de la vie de l’époque. L’ambiance de la vie du village se découvre en regardant des skis anciens fixés au mur, le coffre à grains qui avait plusieurs fonctions dans le mobilier traditionnel. Allez découvrir ce que c’était une cardeuse (pour corder la laine), les moulins à café, le cuvier qui était l’ancêtre de la baignoire pour les enfants ou encore le coupe foin, la petite enclume et son marteau, la corne à graisse, et bien d’autres choses…

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une balance romaine ou licandous :

La pesée est obtenue par le déplacement du poids sur le bras de levier gradué. Cette balance est apparue au début du système métrique. Avant l’établissement du système métrique, les mesures usitées variaient d’une région à l’autre. En 1790, un décret de l’assemblée constituante chargea l’académie des Sciences d’organiser un meilleur système et de déterminer une unité de mesure pour convenir à tous les temps, tous les usages et tous les peuples (décret du 08/05/1790). Entre 1792 et 1799, MECHAIN et DELAMBRE mesurèrent la longueur du méridien entre Dunkerque et Barcelone. On en déduisit la longueur totale du méridien et la quarant millionième partie de cette longueur fut prise pour unité de longueur et reçut le nm de METRE.

balance romaine -  licandou

quelques objets

voici la musette ou biasse :

musette ou biasse

L’usine de la shappe se trouve à Briançon, le bâtiment existe toujours et se trouve dans le parc de la shappe.

Découvrez maintenant comment on faisait le pain :

le pain

le pain 2/2

le painIl ne fallait pas en perdre une miette !!!

et vint la guerre, beaucoup de personnes de la vallée malheureusement périrent :

la guerre

On peut voir beaucoup de photos authentiques de soldats et des médailles militaires.

J’aime beaucoup cette photo montrant une paysanne et son cheval. On reconnaît très bien l’actuelle vallée de Serre-Chevalier, la vallée de la Guisane. Je situe la photo au-dessus de Villeneuve ? vers les pentes du col du Granon. Dites moi si je me trompe !

La vallée de la Guisane

Aussi connaissez-vous la petite histoire de la vie dans mon village, autrefois ?

Un petit fascicule de plusieurs pages nous raconte une histoire :

Petite hstoire de la vie dans mon village autrefois

Les propos ont été recueillis par Nicole ZEBROWSKI auprès de René FAURE; voici le début de la petite histoire :

Je suis comme on dit, un vieux du pays

A vivre en travaillant dur, sans même trop profiter des saisons, qui sont comme les numéros, sur la grande horloge du temps qui passe, ma foi, je ne l’ai guère vu passer la vie. Pourtant, chaque jour apportait son paquet de soucis et de bonnes choses, on avait bien sa part de pleurs et de rires. C’est comme ça…on vit ses journées, mais, on ne voit point filer les années…

Quand l’âge arrive, on n’est tout surpris de ne plus pouvoir faire son travail comme avant; mais, on découvre autre chose, une sorte de cadeau du ciel: voilà que les très vieux souvenirs vous reviennent bien vivants, comme s’ils dataient d’hier ! On se revoit, partant à l’école, avec les petits collègues, ou filant en luge à Terre Ariant, du temps ou les voitures n’y passaient point.

Alors, voilà, à tous ceux qui aiment assez notre vallée pour prendre le temps de revenir en arrière, je vais assis au soleil, sur mon banc, raconter tout ce qui me revient des jours d’autrefois.

Je sais bien que des gens ont écrit des livres sur notre pays, disant parfois des choses savantes, sur la géographie, les origines et c’est très bien, parce que tout cela, moi, je ne le sais pas. Ce que je vais vous dire, c’est la vie de tous les jours au temps ou ça allait au rythme du traîneau tiré par la mule, par les gros hivers de ces temps là et les brûlants été trop courts.

Les temps ont changé, on ne travaille plus la terre. Mais, ce n’est pas une raison pour oublier que des siècles durant, vaille que vaille, elle a nourri tout ceux qui nous ont précédés.

Au fil des saisons

Autrefois, dans mon village, on vivait au rytme des saisons… En ce temps là, les hivers étaient forts rigoureux; la famille vivait donc à l’écurie pour profiter de la bonne chaleur des bêtes. La famille, c’était ma mère LUDIVINE, mon père CYPRIEN, mon frère LEON, ma soeur LOUISE, et moi RENE, le petitou.

 Devant, vers la fenêtre, le sol était isolé par un plancher. Là, le poêle ronflait sans cesse sous la marmite. Il y avait aussi « la banche » ou vaisselier, la table, les chaises et puis encore mon berceau… On couchait aussi à l’écurie dans des lits de planches. Conter les murs, on glissait des tresses de paille de seigle pour absorber l’humidité.

En hiver, on soignait les bêtes deux fois par jour ; pour les abreuver, on puisait l’eau au canal ; pour la famille, c’était l’eau de la fontaine. Les hommes refendaient le bois, réparaient les outils, tressaient des paniers, dénégeaient sans cesse. Les femmes s’occupaient des enfants, du ménage et de toute la laiterie, de la traite à la confection des fromages. Ainsi, passait le long hiver.

Il était illuminé par la joie de Noël, que précédait « le grand four », cuisson bi-annuelle du pain et des tourtes. Nous irions à la messe de Minuit en traîneau , bien serrés sous une peau de mouton pour chanter « Le Divin Enfant ».

Avril et Main emmenaient la fonte de neiges. Au premier de ce mois, on « largait » les moutons dans les prés ; le 1er Juin, c’était le tour des vaches. L’été semblait venu d’un coup, après un printemps secret et grognon sous son manteau mouillé. Enfin, à la mi-Juin, c’était le départ pour les chaletsd’alpage, nichés au flanc de la montagne : FREGUS, LES EDUITS, GOUDISSAR, PUY CHIROUZAN, PUY LA SALLE, CHAMPCELLA, LES SOULIERS, LA BRILLANCE, LES SAPEYS, LOUTRE ; les bêtes, ivre d’air pur, folâtraient dans les prés blancs de narcisse. Le grand beau temps été était bien là. Là haut, un enfant et un bon chien suffisaient pour garder le troupeau. Dès l’âge de 11 ans, je fus berger à LOUTRE. Le soir, on ramenait les bêtes à l’écurie, et ma mère arrivait d’en bas pour traire, après son gros travail des champs. Elle dormait au chalet, et tôt le matin, elle trayait à nouveau ; puis elle descendait le lait, dans un bidon sur son dos. On transformait une partie du lait sur place en beurre ou en fromage. Tout cela donnait du petit lait en abondance, avec lequel, on engraissait le cochon. On avait aussi monté la basse cour au complet.

En bas, les travaux des champs avaient repris dès le dégel. Nos parents s’y activaient tout le jour, par tous les temps, semant et sarclant blé, orge, avoine, et les précieuses pommes de terre qui étaient la base de notre nourriture.

Pour les foins, toute la famille montait une quinzaine de jour : la vie alors, s’installaient là haut. On rentrait du foin partout ou c’était possible. Il en fallait tant tout au long de l’hiver !

A la Saint Michel (29 Septembre), on redescendait les bêtes au village. Le cochon était tué tard dans l’automme, et préparé sans rien perdre par les femmes. Après l’école, nous filions pour ramasser ce que la nature donnait encore : framboises, myrtilles, argourances, genièvres, champignons…

Fin Octobre, c’était la récolte des patates, souvent dans le froid. A notre grande joie, nous manquions l’école pour aider, malgré les protestations de l’instituteur ! Si le beau temps nous restait encore un peu, on allait s’aider entre familles, pour de gros travaux, c’était cela « se donner » la main Et puis un matin, on s’éveillait dans le silence blanc de l’hiver…

C’était au temps d’autrefois, au temps ou le coeur de mon village battait au rythme des saisons.

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